Dans la vraie vie... Madzelle Priscilla

Madzelle priscilla
30 mars 2018
3 min de lecture

Être mère, blogueuse, instamaman. Faire de son mieux, se battre pour réussir. Essayée d'être épanouie au maximum... mais la vraie vie me rattrape. Les jugements, la lenteur, les doutes, un projet complexe....

Puis, il y a la vraie vie. Les imprévus qui ne rentrent pas toujours dans mes plans. Les matins speeds et les soirs fatigue. Le Macbook qui rame. le stress que peut provoquer l'échec, ou l'envie trop oppressante de réussir. Les insomnies. Ma gentillesse, trop souvent épuisante. Les montagnes d'efforts pour réussir quand certains ont juste de bonnes connaissances.

Puis, il y a la vraie vie. Mon atelier bordélique, les siestes bien trop courtes pour créer. Les projets qui s'amoncellent tout autant que la frustration de ne pas pouvoir les réaliser. Le manque de temps, le manque de budget, le manque de confiance en moi. Voir les autres réussir partout où j'échoue. Minimiser mes succès comme si le positif, c'était exiler trop loin pour le rapatrier.

Puis, il y a la vraie vie. Une grande marque, un site annuaire ou une agence de communication, qui par une seule action, un seul petit coup de pouce pourrait faire démarrer la machine. Lancer mon rêve. L'inaction. L'attraction pour les gens toujours plus connus. Envie de crier au monde que je me démène pour sortir du lot. J'ai un bébé de 16 mois. Un budget limite. Je ne peux pas acheter des fringues neuves tous les quatre matins, pour faire des looks.

Puis, il y a la vraie vie. Un iPhone 6, avec un écran cassé. Pas énormément de mémoire. 5000 photos de mon petit prince que je ne supprimerais pour rien au monde. L'envie de partager, tout ce que l'on fait. Pas pour narguer. Pas pour me vanter. Pas pour me jouer la mère parfaite. Juste pour que mes proches puissent partager ces moments précieux avec nous. On est loin mais on tient le coup. On ne se laisse pas abattre. On essaie de vivre du mieux qu'on peut pour ce petit bout.

Puis, il y a la vraie vie. Le dégoût d'Instagram. L'envie d'arrêter 1000 fois. Ne jamais me sentir à ma place. Malgré mes efforts. Ne jamais me tenir à mon envie d'avoir un feed parfait, comme ces Instagrammeuses connues. Cette envie presque obsessionnelle d'avoir ces liens directs en story. Ce sentiment d'injustice face aux grands comptes. " Y a pas mort d'homme ! ". Juste des heures que je tue à écrire, au lieu de les passer avec mon petit prince. Ces articles, que j'écris pendant des heures. Une aide, un exutoire, une main tendue à un petit créateur.

Puis, il y a la vraie vie. Nos petits déjeuner le matin devant Pat'Patrouille ou Robin des bois. Ton sourire aux lèvres. L'émerveillement de l'enfance. Une crêpe, un tour à la ferme ou un cailloux. Un bonheur simple, loin de mes problèmes d'adultes.

Puis, il y a la vraie vie. Les vilains mots prononcés. Les mots blessants qui me laissent à l'agonie, comme un coup bien trop fort dans le plexus. La perte d'énergie soudaine. L'envie de tout arrêter. Baisser les bras, laisser tomber. Les reproches trop pesants. La réussite qui met du temps à pointer son nez. Les imprévus financiers qui me mettent face à mon impuissance.

Parce qu'à leur yeux avoir un blog, c'est juste un jeu. Un jeu qui ne rapporte pas grand chose... Un jeu qui me fait perdre du temps, dans ma vie de maman. Un jeu qui ne paie pas les factures. Un jeu qui ne vaut pas mes diplômes.