Je te demande pardon.

madzelle priscilla
17 sept. 2018
3 min de lecture

Bon tous les lundis depuis quelques semaines, sur Instagram, je te parle de mon combat pour perdre du poids. Dans mon cas, c'est plus un cheminement vers, mais un vrai fight avec moi même. Je suis de nature sportive... celles qui ne me connaissent pas... qui me regardent maintenant se disent : What ? Elle sportive ? The blague... Cette fille est plutôt du genre à s'enfiler des gros Macdo.

Pour tout te dire, non jamais , parce que j'ai honte. Pour moi, dans ma tête, les fast food c'est pour les maigres. Pour les gens qui peuvent se le permettre. Les silhouettes parfaites comme mon frère ou ma cousine. Moi, je n'y ai pas le droit. Chaque écart, je le rumine pendant des jours, quand je commande une pizza pour un repas que je n'ai pas eu le temps de préparer... c'est le bordel dans ma tête pendant des heures. J'ai honte, je m'en veux. Je n'ai pas la chance de pouvoir manger n'importe quoi. Je mange une olive, elle se voit.

Pour en revenir au sport. J'ai fait tous les sports possibles depuis l'âge de 3 ans, j'en ai 26. J'ai fait de la danse classique, du judo, du taekwendo, de la boxe française, de l'équitation, du hip hop, du football. J'ai entraîné les petits au foot, j'ai fait de la danse afro... du cardio, j'adore faire du vélo et du rollers ou du ski. Je me suis même entrainée avec un champion Olympique d'Athlétisme avant ma grossesse (Florent Lacasse). Mon corps, il a été musclé, malmené. J'ai tellement essayé d'être comme celle aux cuisses fines, aux joues creusaient...

Mon corps, il a porté la vie pendant presque 42 semaines. Puis il y a eu ce désir de porter la vie ou de la laisser vivre. Mon corps voulait au plus profond de lui, mais mon esprit et la vie ne voulait pas laissé se nicher un nouvel être. Mon corps, il a gonflé parfois pour simuler une grossesse. C'était dur mentalement. Pour moi qui voulais juste un ventre plat. C'était injuste, j'avais perdu tous mes kilos de grossesses et il fallait que ça me tombe dessus. Fallait que je gonfle comme un ballon vide qu'on ne pouvait pas arrêter. C'est décourageant. J'ai détesté mon corps. J'aurais tellement voulu pouvoir tout couper. Pour que plus jamais personne ne me juge sur mon physique.

J'aimerais tellement lui demander pardon, me demander pardon. Pour toutes les hormones que je me suis foutues dans le sang avec deux implants. Ces années où je n'ai jamais laissé mon corps respirer. Il y a cinq mois, j'ai pris la décision d'enlever mon implant. Décidé de faire juste attention mais de sentir à nouveau les cycles. Le laisser respirer, le laisser vivre à l'état brut comme la nature m'a faite, sans implant, sans pilule. Moi qui ne prends quasiment jamais de médicaments. J'ai décidé de me laisser vivre.

Si j'écris cet article, aujourd'hui, c'est parce qu'une fois encore ce matin, je le détestais dans le miroir. Je n'ai pas perdu de centimètre, pas perdu de poids cette semaine. Je l'expose, je souris mais je sais que je peux craquer.

Parce que depuis l'âge de treize ans, j'ai souvent craqué. Mon corps, il a subi les déprimes, les séparations, les pertes. A chaque coup dur, j'ai mangé, je me suis gavée comme pour oublier. Une boite entière de Kiri ou bien d'autres choses. Parfois, j'avais même l'impression de me noyer vivante. J'ai perdu jusqu'à 13 kilos en même pas deux mois, il y a sept ans, par tristesse. J'ai atteint le poids que je pensais idéal. Puis, j'ai tout repris parce j'étais heureuse. Et à chaque personne qui m'a dit, tu sais tu as un visage de poupée. Je leur répondais que j'étais grosse, que j'avais des grosses cuisses, des gros bras. Je me suis souvent dévalorisée. Même à l'heure d'aujourd'hui, je ne sais pas comment on fait pour m'aimer.

J'ai souvent eu l'impression que si j'atteignais le poids idéal de l'IMC, je serais parfaitement heureuse. Je sais que c'est faux. Parce qu'aujourd'hui, je suis heureuse sans ce corps de rêve, même si ça me manque d'être juste normale. Quand je regarde les mannequins grande taille qui sont beaucoup plus en chair que moi. Je les trouve magnifique parce qu'on est toujours plus indulgente avec les autres.

Si je me reprends en main et que je vous en parle tous les lundis, c'est pour être sure de ne pas craquer. Sûre de ne pas manger plus qu'il ne faut. Si mon frigo est rempli juste de ce qu'il faut pour faire les repas, c'est pour ne pas me tenter. On est des millions de femmes à vivre un combat contre le surpoids... Je ne sais pas si on y arrive un jour à vaincre ses vieux démons.

Mais en tout cas, mon corps, j'aimerais te demander Pardon !